06 كانون الأول 2018
Sleiman appelle à la reprise des séances de dialogue national

L’ancien président de la République Michel Sleiman a appelé hier à la reprise des séances de dialogue national, à l’occasion du lancement de la version arabe du Manuel du dialogue national, édité par la Fondation Berghof, qui travaille dans le domaine de la résolution de conflits. Le manuel retrace les expériences de plusieurs pays, dont le Liban, en termes de dialogue national. 

C’est lors d’un événement à l’hôtel Phoenicia que l’ouvrage a été lancé, en présence du ministre d’État aux Droits de la femme, Jean Oghassabian, qui représentait le Premier ministre Saad Hariri.

Michel Sleiman, qui a parrainé les séances de dialogue national tenues entre 2008 et 2014, est revenu sur « l’impact positif » de ce dialogue, lors d’une table ronde qui l’a réuni avec l’ancien Premier ministre Fouad Siniora et le député de Nabatiyé Yassine Jaber, à l’occasion du lancement de l’ouvrage. « Le taux de croissance économique a atteint les 10 % en 2010, malgré la crise financière internationale de 2009 », a dit l’ancien chef de l’État. Il a appelé à « reprendre les choses en main au niveau interne » en relançant le dialogue national afin, notamment, de mettre en place une stratégie de défense nationale, de travailler à éliminer l’aspect confessionnel présent dans la loi électorale, d’éliminer le confessionnalisme politique et de revoir les accords passés avec la Syrie. 

Pour rappel, les séances de dialogue national ont été initiées en 2006 par le chef du Parlement, Nabih Berry, sous le mandat d’Émile Lahoud. Treize séances avaient été tenues avant que n’éclate la guerre de juillet 2006. Cinq séances ont ensuite eu lieu entre le 6 et le 11 novembre 2006. De nouvelles séances ont été initiées après les événements du 7 mai 2008 et la conclusion de l’accord de Doha, le 21 mai 2008. Sous Michel Sleiman, treize séances ont été tenues entre le 16 septembre 2008 et le 5 mai 2014. Ces séances ont abouti à la signature de la déclaration de Baabda le 11 juin 2012. Pendant les deux ans et demi de vacance présidentielle qui ont suivi, 21 séances initiées par Nabih Berry ont été tenues, « qui n’ont mené à rien », selon Fouad Siniora.

 

Le dialogue national est une procédure officielle interne, qui repose sur l’établissement de la confiance entre l’élite politique et la société civile et dont le but est de trouver des solutions pratiques et politiques pour les problèmes qui sont difficiles à régler à travers les institutions », a dit M. Sleiman. « Le dialogue libanais a permis de publier la déclaration de Baabda qui représente un processus politique dont le but est de distancier le Liban des conflits des axes », a-t-il ajouté.

 

Revenant sur la déclaration de Baabda, Fouad Siniora a imputé sa non-application au Hezbollah. « Peu de jours après sa publication, la déclaration de Baabda a été rejetée, notamment par le Hezbollah, ce qui a induit en quelque sorte l’abandon des séances de dialogue. À noter que la dernière réunion tenue sous Michel Sleiman a eu lieu le 5 mai 2014 et a été clôturée sans que l’on puisse se mettre d’accord sur la désignation d’un candidat à la présidence », a rappelé M. Siniora. « Je pense que la majorité des Libanais ne veulent pas revenir à l’affrontement armé entre eux. Ils veulent arriver à des accords et préserver leur vie commune (…). Le dialogue national est un travail politique important car il permet d’amoindrir les tensions et préserver la paix civile et renforcer le travail des institutions », a-t-il ajouté. 

Pour Yassine Jaber, « le dialogue national a permis d’éviter la transformation des conflits internes en affrontements armés ». Malgré l’importance du dialogue national, le député a par ailleurs insisté sur « la nécessité d’un dialogue à travers les institutions de l’État ». 

Même son de cloche chez l’ancien ministre Tarek Mitri qui s’exprimait lors d’une deuxième table ronde. « On ne peut pas se passer de dialogue national lorsque les institutions sont absentes (…). Quelquefois, les institutions sont paralysées à cause de pressions externes. Lorsque ces pressions se font plus fortes, il y a besoin d’un endroit sûr pour dialoguer. Mais le meilleur endroit pour tenir ce dialogue reste les institutions », a-t-il dit. 

Les expériences tunisienne et jordanienne en matière de dialogue national ont par ailleurs été brièvement abordées avec Ouided Bouchamaoui, colauréate du Nobel de la paix en 2015, et le ministre jordanien Moussa Maayta.

 

تابع الرئيس على
© 2024 ميشال سليمان جميع الحقوق محفوظة