04 شباط 2019
Sleiman : Le Hezbollah refuse de respecter un partenariat équilibré au sein de l’État

L'orient Le Jour
Yara Abi Akl
Sleiman : Le Hezbollah refuse de respecter un partenariat équilibré au sein de l’État

Il est vrai qu’au terme d’une laborieuse gestation, le Liban est parvenu à se doter d’un gouvernement. Mais pour les milieux de l’opposition, cela est insuffisant pour mettre le pays sur la bonne voie. Et pour cause : le problème essentiel, voire existentiel, réside dans les choix politiques à faire, à l’heure où un parti armé, faisant partie intégrante des institutions politiques, refuse de respecter un partenariat équilibré au sein de l’État. 

C’est ce point de vue qu’a exposé l’ancien président de la République Michel Sleiman lors d’une conférence, vendredi soir, à l’hôtel Le Gabriel (Achrafieh), à l’initiative du Centre libanais pour les études et la recherche (LCRS). Étaient présentes de nombreuses figures hostiles à la ligne politique actuelle, notamment le président du Rassemblement de Saydet el-Jabal, Farès Souhaid, Issam Abou Jamra, ancien ministre du gouvernement de militaires formé en 1988 par le général Michel Aoun, et les ex-ministres Charles Rizk et Nazem Khoury. Étaient également présents les généraux à la retraite Khalil Hélou et Nizar Abdel Kader, aux côtés de plusieurs autres personnalités

Pour M. Sleiman, « la présence d’un mini-État au sein de l’État est un problème majeur, auquel il faudrait ajouter l’absence d’une interprétation unifiée et claire des textes constitutionnels ». Il en veut pour preuve la longue et coûteuse vacance présidentielle qui a précédé et suivi son mandat (2008-2014). Dans ce contexte, l’ancien chef d’État prône l’attachement au document d’entente nationale (l’accord de Taëf), dans la mesure où il a donné naissance à la Constitution actuellement en vigueur et mis fin à la « guerre des autres » sur le sol libanais.

La feuille de route 

Mais Michel Sleiman ajoute rapidement que « le Liban n’a pas seulement besoin de poursuivre la mise en application de l’accord de Taëf, mais aussi et surtout d’une feuille de route à même de le sauver ». Ce plan débute par la mise en application de la politique de distanciation du pays par rapport aux axes régionaux, comme le stipule la déclaration de Baabda (11 juin 2012), approuvée à la table de dialogue national tenue au palais présidentiel sous la houlette du président Sleiman. Sauf qu’une application sérieuse de la distanciation suppose aussi, toujours selon lui, « la mise sur pied d’une stratégie nationale de défense, dans le cadre de laquelle les capacités de la “Résistance” seraient mises à la disposition de l’armée à la faveur d’une décision d’État officielle ». 

Il va sans dire qu’un plan visant à « sauver le pays » comme le prône Michel Sleiman devrait inclure certains points d’ordre souverainiste. C’est dans ce cadre qu’il conviendrait d’inscrire son appel à « réviser les accords conclus par le passé avec la Syrie, conformément aux exigences de la politique de distanciation, et au communiqué final du sommet libano-syrien tenu à Damas, le 13 août 2008 ». 

Au terme de cette rencontre, Michel Sleiman, alors président de la République, et son homologue syrien Bachar el-Assad s’étaient engagés à « renforcer des rapports libano-syriens axés sur le respect mutuel de l’indépendance et de la souveraineté des deux pays (…) », et à l’établissement de relations diplomatiques entre Beyrouth et Damas. Un engagement rempli le 14 octobre de la même année. 

Soucieux de présenter un plan complet, M. Sleiman met également l’accent sur l’importance de former le Comité national pour l’abolition du confessionnalisme politique (prévu par article 95 de la Constitution), afin de programmer dans le temps la création d’un Sénat, et de rectifier la loi électorale. Selon l’ancien chef d’État, « la nouvelle législation devrait prévoir l’application de la proportionnelle au niveau de circonscriptions élargies. Elle devrait par ailleurs abolir le vote préférentiel pour éviter de donner au scrutin une coloration confessionnelle, comme ce fut le cas en mai 2018 ». 

À sa feuille de route, Michel Sleiman ajoute un dernier point articulé autour de la mise en application effective de la décentralisation administrative, l’adoption des lois portant sur l’indépendance du pouvoir judiciaire et le mariage civil. 

Amendements à la Constitution 

Michel Sleiman semble néanmoins conscient qu’un tel plan ne saurait être appliqué sans quelques amendements à la Constitution, en vue de garantir le bon fonctionnement des institutions. Sur ce registre, l’ex-président de la République plaide, entre autres, pour intégrer aux textes constitutionnels un article rendant obligatoire la participation des députés aux séances parlementaires consacrées à l’élection du chef de l’État. Il appelle aussi à fixer, au Premier ministre désigné, un délai de deux mois pour former son équipe, sous peine de mener de nouvelles consultations parlementaires afin de désigner un nouveau chef de gouvernement.

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